La diversification alimentaire, c’est-à-dire l’introduction progressive des aliments solides, devrait commencer au plus tôt à l’âge de quatre mois, idéalement vers six mois. À cet âge, bébé est prêt physiquement à découvrir le monde alimentaire, ses systèmes digestif et rénal étant assez matures pour absorber d’autres aliments que le lait. De plus, la muqueuse intestinale de l’enfant s’étant renforcée, les risques d’allergies sont moindres. En outre, vers quatre à six mois, l’enfant a un meilleur contrôle de sa tête et possède une meilleure coordination musculaire, lui permettant de bien avaler les aliments. Lorsque bébé se tient bien droit en position assise, qu’il démontre de l’intérêt pour les aliments et qu’il ouvre volontiers la bouche à l’approche de la cuillère, ce sont des signes qu’il est prêt à découvrir le plaisir des aliments.
Il n’est pas recommandé d’attendre après sept mois pour introduire les aliments solides puisque votre enfant pourrait manquer d’éléments nutritifs. En effet, à cet âge, le lait maternel et les préparations commerciales pour nourrissons ne suffisent plus à couvrir ses besoins nutritionnels. De plus, lorsque la diversification se fait tardivement, certains bébés deviennent « paresseux » et refusent de faire l’effort de mastiquer. Même si le lait constitue la base de l’alimentation de bébé durant sa première année, il est important de le remplacer graduellement par des aliments solides et variés, et ce, vers six mois.
Le domaine de la nutrition est en constante évolution. De ce fait, les références diététiques progressent régulièrement afin de mieux répondre aux besoins nutritionnels des populations.
Puisque chaque enfant est unique, il n’existe pas de règles absolues à respecter quand vient le temps d’introduire les aliments solides, seulement quelques grands principes de base. Et n’oublions pas une chose : l’ordre d’introduction des aliments est fortement influencé par la culture et les coutumes des parents.
Motre conseil : SUIVEZ VOTRE INSTINCT ET VOTRE GROS BON SENS ! Soyez à l’écoute de votre enfant et respectez ses goûts, son intérêt envers les aliments, sa vitesse d’adaptation et son appétit variable. Pour les quantités de nourriture à lui offrir, fiez-vous à sa faim. Si votre petit coco suit sa courbe de croissance, qu’il est heureux, souriant et en santé, c’est parce qu’il est bien nourri !
Pendant la première année, le lait maternel ou les préparations commerciales pour nourrissons représentent la base de l’alimentation de bébé. Les aliments viennent compléter le lait et non le remplacer. La chronologie présentée ci-dessous vise à éviter les carences alimentaires et les problèmes d’allergies, tout en assurant une croissance optimale. À nouveau, soyez flexible et ouvert aux besoins de votre enfant. Il ne tombera pas malade s’il goûte à la patate douce avant le poulet !
Le fer est essentiel pour le développement du cerveau (dont l’aspect cognitif) ainsi que pour le développement neurologique, moteur et comportemental de bébé. De quatre à six mois, les réserves en fer des tout-petits diminuent. Et comme ni le lait maternel ni les préparations commerciales pour nourrissons enrichies de fer ne suffisent pour répondre aux besoins de bébé, il est recommandé d’introduire en premier les céréales pour bébés enrichies de fer ainsi que les aliments du groupe des viandes et leurs substituts (poulet, oeufs, poissons, légumineuses, tofu, etc.). L’objectif : offrir des aliments riches en fer, deux fois par jour, pour prévenir l’anémie.
Lorsque bébé consomme des aliments riches en fer tous les jours, il est prêt à découvrir de nouveaux aliments. Vous pouvez introduire n’importe quel autre aliment nutritif, et ce, dans l’ordre que vous le désirez. En règle générale, les parents vont opter pour les légumes et les fruits. À nouveau, il n’y a pas d’ordre précis. Vous pouvez débuter par les légumes, puis enchaîner avec les fruits, ou encore alterner les légumes et les fruits. L’important, c’est d’offrir une seule nouveauté à la fois. En ce qui concerne les jus, abstenez-vous ! Le lait et l’eau sont idéals et suffisants pour couvrir les besoins liquides de votre enfant.
À nouveau, lorsque bébé a une alimentation variée et consomme des aliments riches en fer deux fois par jour, il peut la compléter avec des produits céréaliers comme des pâtes, du quinoa, de l’orge, des craquelins non salés et du pain. Allez-y selon les capacités de déglutition de votre enfant et les textures acceptées.
Si votre enfant possède un bon appétit, qu’il mange chaque jour des aliments riches en fer, des légumes et des fruits, vous pouvez lui offrir du yogourt nature et des fromages pasteurisés (comme la ricotta). Puisqu’il boit déjà son lait (maternel ou préparation), l’introduction des produits laitiers n’est pas urgente. Et ce n’est qu’à 9 à 12 mois qu’on peut lui donner du lait de vache pasteurisé à 3,25 % et du lait de chèvre pasteurisé à 3,25 % enrichi d’acide folique et de vitamine D, et pas avant. La raison est que ces laits ne sont pas adaptés aux besoins spécifiques du nourrisson, contrairement au lait maternel ou aux préparations commerciales. À titre d’exemple, le lait de vache contient trop de protéines et de sels minéraux pouvant surcharger les reins de bébé, et ne fournit pas la protection immunitaire offerte par le lait maternel.
On encourage les parents à se fier à l’appétit de leur bébé. Voilà une excellente nouvelle puisque chaque enfant est unique et possède son propre rythme de croissance. À nouveau, rappelez-vous que le meilleur guide, c’est votre enfant. Respectez son rythme et ajustez les portions offertes en fonction de son appétit.
Lors de la diversification alimentaire, l’important est avant tout d’offrir à votre enfant des aliments nutritifs et variés, et d’introduire une seule nouveauté à la fois, en la testant à trois reprises environ. Par exemple, si vous servez des céréales d’avoine le jour un, répétez le lendemain et, au besoin, le surlendemain. Cette façon progressive d’introduire les aliments permet à bébé d’apprivoiser sereinement les différentes saveurs, sans oublier que, s’il présente une allergie, ce sera beaucoup plus facile d’en connaître la cause.
De nouvelles preuves scientifiques démontrent qu’il n’existe plus de raisons de croire que l’introduction tardive des allergènes les plus répandus (comme les noix, le blé, les oeufs et les poissons) protège les enfants d’une allergie possible. Au contraire ! Dès quatre à six mois, bébé peut et devrait explorer ces aliments, même s’il est à risque d’allergie. La règle à suivre : n’offrir que de petites quantités d’aliments à la fois et être attentif aux réactions. Dans le cas d’allergies familiales, prenez soin d’en discuter au préalable avec un médecin afin de savoir comment réagir en cas de réaction allergique de la part de bébé.
Pour que votre enfant puisse manger comme le reste de la famille vers l’âge de 12 à 18 mois, il est important de varier rapidement la texture et la diversité des aliments offerts. Ainsi, à mesure que bébé s’habitue à manger, veillez à faire évoluer les textures (purée lisse, grossière, petits morceaux). Même si votre enfant n’a aucune dent en bouche, il peut mastiquer les aliments avec ses gencives. Les bébés qui demeurent trop longtemps au stade lisse présentent souvent de la difficulté à accepter les petits morceaux… ce qui cause bien des maux de tête aux parents !
L’alimentation autonome du bébé (en anglais baby-led weaning) a beaucoup gagné en popularité ces dernières années. Cette approche encourage le bébé à découvrir par lui-même les aliments, à avoir le contrôle sur sa nourriture, en explorant et en imitant les gens autour de lui. Par conséquent, exit l’étape des purées et de l’alimentation à la cuillère ! L’enfant porte lui-même les aliments à sa bouche, tout en définissant le rythme de son repas. Cette autoalimentation permettrait à l’enfant d’accepter une plus grande variété d’aliments puisque la diversification se ferait plus naturellement. Cela dit, ce type d’alimentation n’est pas sans danger ni inconvénient (par exemple, risque accru d’une carence en fer, repas plus longs). Par conséquent, si vous décidez d’explorer l’alimentation autonome du bébé, prenez le temps de bien vous renseigner. Mais peu importe que vous choisissiez de passer ou non par l’étape des purées, l’ajout d’aliments (comme des légumes bien cuits, des fruits mûrs) à manger avec les doigts dès les premières bouchées s’avère bénéfique sur le développement de l’enfant.
Les bébés et les jeunes enfants courent un risque particulier d’étouffement puisque le diamètre de leur oesophage est réduit et que leur capacité à bien mastiquer les aliments n’est pas à maturité. Pour éviter que certains aliments restent coincés dans leur gorge, il importe d’être vigilant. Voici donc plusieurs conseils pour limiter les risques d’étouffement :
couper les aliments d’une grosseur ne dépassant pas un centimètre cube. Cela dit, comme chaque enfant est unique, c’est aux parents de contrôler les aliments offerts, d’adapter les textures ainsi que la grosseur des bouchées en fonction des capacités de l’enfant. Lorsqu’il mange, rappelez-lui régulièrement de prendre de petites bouchées et de bien mastiquer. Enfin, pour éviter de vous stresser avec les étouffements alimentaires, informez- vous à l’avance sur les gestes à faire en cas d’asphyxie.